Hanashi

Retour sur mes visionnages animes de l’été 2024

Pour la première fois sur ce blog, je vous propose un compte rendu des dessins animés en simulcast consommés cet été, présentés comme un top 5 pour un peu plus de fun. Cette saison je me suis concentré sur peu de séries afin de me laisser suffisamment de temps pour rattraper d’anciennes productions comme ZZ Gundam, Mushoku Tensei ou Dragon Ball GT. En espérant que cet article saura vous guiderquand vous souhaiterez rattraper certains titres. Bonne lecture !

5 – A Journey Through Another World: Raising Kids While Adventuring

Ma grosse déception de cette saison c’est cette adaptation du light novel écrit par Shizuru Minazuki et dessiné par Yamakawa depuis 2016. Comme son nom l’indique, c’est l’histoire d’un jeune homme de notre monde qui se réincarne dans un univers de fantasy (quelle surprise !). Il rencontre deux sauvageons dans la forêts, deux jumeaux tous mignons qu’il va adopter. Comme dans tout bon RPG, il part à l’aventure tout en prenant du temps pour élever ces enfants un peu spéciaux.

Visuellement c’est très faible, le studio EMT² anime au strict minimum, et ne propose aucune idée visuelle. Des quelques séries produites que j’ai vu de chez eux, ce n’est pas vraiment pas étonnant de leur part. Côté histoire, aucun effort n’est fourni pour rendre l’histoire palpitante, d’autant qu’il n’y a aucun enjeu pour nous accrocher. C’est comme si des enfants de 5 ans racontaient leur journée d’école à leurs parents. Autre sujet, le jeune homme et les deux enfants sont beaucoup trop puissants dès le début de l’histoire, il n’y a aucune adversité et donc aucune tension lors des rares combats. Même si les jumeaux sont trop mignons, l’ennui point vite le bout de son nez. Un anime à fuir de toute urgence.

4 – SHOSHIMIN: How to become Ordinary

Adaptation d’un roman de Honobu Yonezawa, cet anime met en scène le lycéen Jôgorô Kobato qui souhaite vivre normalement après une expérience douloureuse. Il noue une relation particulière avec sa camarade de classe Osanai, partageant ensemble le bon goût des pâtisseries. Mais dès qu’un petit mystère pointe le bout de son nez, Jôgorô ne peut s’empêcher de le résoudre.

Chaque saison, je regarde tous les trailers des séries futures sur Anichart. Celui de Shoshimin m’a instantanément scotché par ses décors photoréalistes et son image en 16:9 pourtant l’apanage des films. Après visionnage complet de la série, ce sont très clairement ses principales qualités. En étant directement transporté dans le quotidien de Gifu1, on prend le temps d’apprécier les petites enquêtes sans grand intérêt que mènent son protagoniste avec brio.

J’ai tout de même un vrai soucis avec les intrigues de chaque épisode de Shoshimin, car on nous propose des enquêtes insignifiantes comme deviner qui dans une salle de classe a consommé un gâteau à la moutarde. Comment Jôgorô et Osanai peuvent se passionner pour de tels mystères ? Ces adolescents sont vraiment étranges… ceci dit, c’est littéralement dans le titre de l’anime, « Comment devenir normal ». Dans l’ensemble, cette histoire ne m’a pas convaincu, mais je serai tout de même présent pour visionner la saison 2 en avril prochain car j’y trouve mon compte en appréciant le calme omniprésent et ses discussions toujours trop longues, m’offrant un spectacle apaisant.

3 – Pokémon, les horizons

C’est un peu compliqué de qualifier Pokémon de simulcast car cette série est diffusée depuis plus de 25 ans, et je la suis semaine après semaine depuis 2006. En ce moment nous nous trouvons dans le cycle Pokemon, les horizons débuté en avril 2023, le premier sans Satoshi car ce dernier est enfin devenu Maître Pokémon. On y fait la rencontre de la jeune Liko et de Roy, voyageant avec le groupe Électacleurs Volants dans un navire volant. Ils parcourent le pays pour retrouver un Rayquaza noir, tout en étant poursuivi par un mystérieux organisme qui en veut au pendentif de Liko.

De gauche à droite : Matourgeon, Liko, Dot, Roy et Canarbello

Actuellement Liko, Roy et Dot (une membre des Électacleurs Volants) sont à l’académie de Paldea pour en apprendre plus sur les Pokémon et la téracristallisation. Ils rencontrent les différents maîtres d’arènes que les joueurs de Pokémon Écarlate et Violet connaissent très bien, un véritable plaisir de les retrouver à la télévision. J’ai été très heureux de découvrir la petite Pania à l’écran, elle a en plus une voix très mignonne dans sa version japonaise.

En ce moment, l’intrigue se focus sur Dot. Présentée au début de l’histoire comme une hikikomori qui endosse un costume de Nidorina pour faire des vidéos sur le YouTube local, elle va petit à petit sortir de sa zone de confort pour se sociabiliser, bien aidée par ses nouveaux amis Liko et Roy. Son développement est constant tout au long des arcs narratifs contrairement à Roy coincé dans son stéréotype de gosse lumineux ou Liko trop conventionnelle pour se détacher du lot. Dot doute beaucoup de ses capacités, est prudente, plein de paradoxes, s’émerveille du bonheur de ses Pokémons et de ses amis, et se transforme dès qu’elle doit se battre de toutes ses forces. Un grand bravo à elle !

2 – The Elusive Samurai

S’il y a bien une série qui fait sensation en ce moment, c’est sans nul doute celle-ci ! Après l’excellent Assassination Classroom, Yūsei Matsui revient avec une histoire semi-historique située au croisement de l’époque de Kamakura et celle de Muromachi, et nous narre l’histoire du jeune prince Tokiyuki Hōjō qui voit son clan et sa famille se faire décimer par le clan Ashitaga. Il s’enfuit alors dans la province de Shinano où il prépare son grand retour en cachette. Pour ça, il va s’épauler des meilleurs combattant : des enfants comme lui ayant des talents multiples.

J’ai un plaisir fou à suivre cette série. C’est un véritable bonheur pour les yeux tant l’animation dans toute sa diversité (cuts, décors, sens du mouvement, etc.) est de très haute volée, la palette de couleurs me rappelle les meilleurs épisodes d’Inu Yasha, bref un très gros travail du studio Cloverworks. Parmi les innombrables scènes d’anthologie, on retiendra probalement ce cut de Keisuke Okura, complètement fou. Ici la qualité de l’animation n’est pas gratuite, l’idée est de démontrer au spectateur à quel point Tokiyuki a un don divin pour l’esquive.

Un autre point que j’apprécie particulièrement, c’est de suivre un groupe composé de jeunes enfants. Forcément naïfs et motivés par de nobles causes (sauf Genba), ils offrent une chaleur candide à leurs aventures. Mon chouchou est le voleur, Genba, toujours très rigolo et doublé par Aoi Yūki que j’adore. Pas pour rien que je l’ai sélectionné pour illustrer l’article ! Je regrette simplement que le trauma d’avoir perdu sa famille n’est pas du tout évoqué dans ces premiers épisodes pour le moment. Certes ce n’est pas forcément le but de l’histoire, mais parfois je me demande si Tokiyuki a de l’empathie envers les autres.

Peut-on considérer The Elusive Samurai comme l’héritier spirituel de Demon Slayer, le plus gros succès de ces dernières années ? Entre la perte violente de sa famille, un Japon féodale fantasmé, les pouvoirs quasi-fantastiques de ses protagonistes, et une production AAA dans son portage en animation, la comparaison est aisée. Cependant, The Elusive Samurai se démarque en embrassant un cadre historique pour le moment bien respecté, de plus les capacités hors normes des personnages sont beaucoup plus terre à terre que dans Demon Slayer. A l’avenir, est-ce que The Elusive Samurai deviendra lui aussi un succès planétaire ? Nous verrons bien, en attendant on se délecte de ce qui nous est proposé.

1 – Senpai wa Otokonoko

Dessin animé très attendu par les lecteurs et lectrices du manga au format webtoon, Senpai wa Otokonoko est réputé pour la crédibilité des thématiques LGBT abordés au centre du récit. Mais je me méfis des recommandations des fans depuis la douche froide qu’est Blue Flag, dont l’approche m’a toujours paru insatisfaisante. Bon soyons clair, Senpai wa Otokonoko a réussi le pari d’être aussi bien un excellent divertissement qu’une série abordant intelligemment des sujets difficiles.

L’histoire se concentre uniquement sur trois protagonistes. La première se nomme Aoi, une lycéenne en première année qui se déclare à une belle camarade d’un an son aînée, nommée Makoto. Cependant cette dernière se révèle être un garçon (d’où le titre)2 s’habillant avec l’uniforme féminin uniquement lorsqu’il est au lycée. Toujours amoureuse, Aoi s’attache à lui et le colle tout le temps. C’est là qu’apparaît le troisième protagoniste : Ryûji, l’ami d’enfance de Makoto. Méfiant et jaloux d’Aoi au départ, il devient très rapidement son plus fidèle allié. A force de se côtoyer au quotidien, les trois ados vont s’ouvrir les uns aux autres.

Senpai wa Otokonoko fonctionne pour de nombreuses raisons. Tout d’abord il s’agit d’un véritable triangle mélangeant amitié et amour, où les dynamiques évoluent sans cesse au fil des épisodes et sont traitées de manière égale à l’écran. Petit à petit sous le coup des confidences, leurs blessures psychologiques présentes depuis leur enfance resurgissent. Ils y font face et vont de l’avant, mais c’est très difficile de le faire quand les quiproquos s’enchainent et leurs blocages psychologiques leur en empêche.

Scènes de joie et de frustration se partagent la vedette à l’écran, parfois dans un seul et même épisode. Le 7e par exemple, véritable ascenseur émotionnel, marqua les fans tant la représentation des conflits intérieurs de Ryuji et Makoto sont réalistes vis à vis de la pression inconsciente de la société. Le 9e n’est pas reste, comment ne pas avoir le cœur déchiré tant le drame était couru d’avance à cause de la cruelle naïveté des enfants qui s’explorent ? N’oublions pas non plus Aoi, cachant sa constante tristesse par de faux sourires à longueur de journées. Oui Senpai wa Otokonoko est difficile à visionner, mais les interactions entre les personnages sont également très chaleureuses et réconfortantes. A la fin ils restent heureux, et nous par la même occasion.

Suivre cette série en simulcast en passant des semaines fabuleuses à rire et souffrir avec Aoi, Makoto et Ryûji, et à partager nos ressentis avec mes camarades fut un vrai bonheur. Malheureusement l’histoire n’est pas terminée, un film sortira au Japon en 2025 le jour de la Saint Valentin pour conclure. Un jour peut-être, un éditeur francophone achètera la licence pour que le manga sorte en librairie, nous n’avons plus qu’à prier.

1 – Le site Anime Pilgrimage propose une comparaison des décors de l’anime avec leur équivalent dans le monde réel.
2 – Un otokonoko est un homme se travestissant en femme. C’est un terme créé et utilisé dans la pop-culture japonaise depuis le début des années 2000.

Dareen

Président du Collectif Hanashi.

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